Comprendre les différentes bornes de recharge pour un véhicule électrique

Sur le 1er semestre 2022, la France comptabilise 93 335 véhicules électriques immatriculés, soit une hausse de 29 % par rapport au 1er semestre 2021. Pas de doute, la transition écologique est lancée. Mais, la route ne fait que commencer. Face aux politiques RSE, les entreprises empruntent le chemin d’un monde plus vert. Elles jonglent entre mobilités innovantes, engagement écologique, décarbonisation et responsabilités sociétales. Comment recharger sa voiture électrique devient donc un sujet stratégique quand on envisage d’équiper ses collaborateurs de VE. Entre puissance de la borne, puissance tolérée par la batterie et réel besoin de récupération d’autonomie : quelle borne choisir ? Embarquement immédiat pour un itinéraire sous haute tension borné d’informations. 

Les basiques pour comprendre la recharge électrique

Permettez-nous de commencer par quelques informations indispensables.

Courant alternatif (AC) ou continu (DC), ça vous branche ? Le courant alternatif, utilisé sur les réseaux nationaux, transporte l’énergie sur de longues distances. Les batteries (comme celles des voitures électriques) stockent du courant continu (DC) et alimentent les appareils électriques avec. 

Votre véhicule est livré avec un câble de chargement. Un connecteur de type T1 ou T2 côté voiture et une fiche de type E ou F pour brancher. Tous sont en AC.

Enfin, il convient de garder à l’esprit de dissocier la puissance acceptée par la voiture de celle délivrée par la borne. Quelle que soit la capacité de cette dernière, elle ne fournira jamais plus que ce que la voiture peut recevoir. Par exemple, une Zoé R110 tolère 80 kW. Si vous la branchez sur une borne de 110 kW, elle ne chargera que 80. En revanche, cela ne nuit pas à votre moteur.

À savoir : à l’image d’un verre que l’on remplit, une batterie charge plus rapidement les 80 premiers %, le temps s’allonge sur les 20 restants.

La recharge sur site de l’entreprise ou au domicile du collaborateur

90 % des propriétaires de VE rechargent leur batterie chez eux. Les équipements domestiques, tous alimentés en courant alternatif, convertissent le courant en continu par le chargeur embarqué (la batterie). Le flux d’électrons est horizontal et relativement lent puisque le chargeur est limité en taille. Néanmoins, plusieurs solutions s’offrent à l’usager.

La prise domestique 230 V standard

La prise domestique est tout simplement celle présente dans toutes les maisons. Votre batterie récupère 10 à 15 km d’autonomie par heure à la puissance maximale de 2,3 kW (8 à 10 Ampères).

👍 Avantages : 

• bridée à 10A (par sécurité) ;
• zéro frais de mise en service ou installation ;
• accessibilité optimale.

👎 Inconvénients :

• elle reste déconseillée car susceptible de créer un risque de surchauffe de la prise, voire un incendie ;
• elle demande de faire vérifier l’installation électrique (non obligatoire mais largement préconisé par le site izi-by-edf) ;
• débit lent, vous ne récupérez que 2,1 à 2,3 kW/heure. Une zoé rechargerait 140 km en 1 nuit de 8 heures ;
• impossibilité d’avoir la remontée réelle de consommation utilisée ce qui pose problème pour le remboursement par l’entreprise employeur des dépenses réelles engagées du collaborateur.

La prise renforcée Green’Up

La prise renforcée vous fait gagner un précieux temps de charge, 50 % environ. Elle débride la puissance, vous bénéficiez donc de 14 A et récupérez 3,2 à 3,7 kWh. Vous retrouvez en moyenne 200 km d’autonomie en une nuit (25 km/heure de recharge). Cette option représente souvent un bon compromis.

Le câble fourni par le constructeur doit être compatible. Si les véhicules récents en sont de plus en plus équipés, les véhicules d’occasion, en revanche, requièrent parfois l’achat d’un nouveau câble.

👍 Avantages : 

• gain de temps ;
• budget abordable : entre 60 et 150 € si votre installation nécessite un disjoncteur différentiel ;
• sécurité.

👎 Inconvénients :

• 200 km : cela reste souvent insuffisant.

La wallbox : la borne domestique

Vous avez compté et recompté et décidément, non, vous ne pouvez vous permettre de tels temps de charge. Sachez alors que la borne de charge Wallbox diminue drastiquement la durée de chargement de votre batterie. Fixée au mur ou posée à terre, cette borne est équipée d’un connecteur T2 sur lequel vous branchez votre câble de recharge.

Quatre configurations principales : 3,7 – 7 -11 ou 22 kWh. Au-delà, le prix devient vite inaccessible pour un particulier moyen.

Puissance distribuée	Installation	Autonomie récupérée par heure de recharge
3,7 kW	monophasé	25 km
7 kW	monophasé	50 km
11 kW	triphasé	100 km
22 kW	triphasé	150 km

Attention, pensez à vérifier la puissance acceptée par votre batterie. Généralement, la borne 7 KW représente un bon compromis, suffisant pour la majorité des véhicules.

Seules certaines Zoé, Tesla et Smart accueillent 22 KW.

👍 Avantages : 

• s’installe en intérieur ou en extérieur ;
• chez un particulier ou sur un parking d’entreprise ;
• gain de temps ;
• les bornes (si l’option est souscrite) sont « intelligentes » et permettent de remonter les informations de recharge précises.

• L’entreprise peut vérifier qu’un conducteur de véhicule hybride rechargeable recharge bien son véhicule (soit une meilleure maîtrise des coûts).
• Les conducteurs de voiture électrique ou hybride rechargeable peuvent se faire rembourser les dépenses réelles d’électricité grâce aux remontées précises de consommation et de coûts.

👎 Inconvénients :

• le prix : prévoir 350 à 1 500 euros et l’installation impérative par un professionnel IRVE (Infrastructure Recharge pour Véhicule Électrique), soit environ 600 € supplémentaires ;
• le changement éventuel du compteur, car le triphasé impose un disjoncteur différentiel ;
• l’éventuelle révision du contrat de fourniture d’énergie. 

Bon à savoir

1. Certaines wallbox sont connectées pour une meilleure gestion.
2. Le « droit à la prise » vous autorise à la prévoir si vous résidez en logement collectif sous réserve de l’acceptation de votre syndic.
3. Vous bénéficiez d’un crédit d’impôt de 30 % sur l’achat et la pose.

À titre d’exemple, une Zoé se chargera en 30 heures via une prise standard, 15 heures avec une Green’Up et 8 sur une wallbox.

Le droit à la prise en copropriété

Recharger sa voiture électrique auprès des bornes publiques

Un réseau en pleine expansion mais encore trop sous-dimensionné

« Depuis le début de l’année 2022, 1 218 nouvelles stations représentant plus de 4 000 points de recharge ouverts au public ont été déployées sur le territoire », annonce le site avere-france. Néanmoins, 55 % d’entre elles offrent une puissance inférieure à 7,4 kW augmentant, de facto, le temps de recharge. 35 % seulement proposent une recharge de 22 kW.

Le type de courant délivré aussi diffère d’une borne à l’autre.

Par exemple, un SUV Aiways U5 qui charge 6,6 kWh en AC peut charger 90 kWh sur une borne rapide en DC. Pour certains véhicules, on ne compte plus en heures, mais en minutes.

Toutes les bornes ne sont pas équipées de câble de recharge, c’est pourquoi il est conseillé de toujours garder le câble T2 à disposition dans le véhicule.

Les bornes publiques classiques : AC

À l’instar d’une recharge domestique, les bornes publiques standards (jusqu’à 20 voire 43 kW) fournissent du courant alternatif en 220 Volts. C’est donc le chargeur embarqué du véhicule qui convertit, d’où un temps de charge plus long. Plus la puissance de la borne est élevée, plus la recharge est rapide. Les normes sont 3-7-11-22 kw. Le câble T2 convient.

Ainsi, une Peugeot e 208, qui propose un chargeur de 7 kW en série et de 11 kW en option, diminue son temps de charge de 4 h à 2 h 30 (pour charger de 20 % à 80 %). 

Bornes publiques rapides et ultras rapides : DC

Ces bornes convertissent elles-mêmes le courant en DC grâce à un transformateur dont la puissance peut atteindre 350 kW. Le courant circule librement à une vitesse qui dépend de la borne. Le chargeur embarqué du véhicule n’est pas sollicité, le courant est directement stocké dans la batterie.

Le temps de chargement est largement réduit. Il faut environ 30 minutes pour charger 80 % de la batterie. 

Ex. : chargeurs Ionity ou superchargeurs Tesla.

Rappelons encore que le meilleur temps dépend toujours de la puissance tolérée de la voiture.

Malheureusement, on ne compte actuellement que 90 bornes Tesla et 100 bornes Ionity.

Le coût s’avère aussi plus cher sur ces réseaux.

Les câbles grosse puissance sont généralement fournis à la borne. Le modèle CHAdeMo disparaît au profit du standard européen Combo CCS, obligatoire depuis 2017.

👉 Je me renseigne sur le temps de charge d’une voiture électrique

À domicile, sur la voie publique ou sur un parking d’entreprise, les solutions se multiplient. À fin mars 2022, 57 732 points de charge ponctuent les routes des véhicules électriques. Ce chiffre, en croissance (+ 54 %) s’avère cependant encore insuffisant pour considérer la recharge publique comme une solution dédiée (trop peu développée et temps de recharge trop long). La recharge publique reste donc une solution d’appoint. Pour réussir leur transition écologique, les entreprises doivent encore prévoir une recharge au domicile du conducteur ou sur leur propre site.

Le ministère de la Transition écologique scrute les chiffres pour satisfaire notamment les entreprises. En effet, à partir de 2027, le quota de verdissement des flottes supérieures à 100 véhicules se montera à 35 %. Êtes-vous prêt à relever le défi ? Nous sommes là pour vous y aider.